Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Alors que beaucoup décriaient le projet dès son annonce dans les médias, Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est une comédie à l'image de son réalisateur : assurément débile et cartoonesque, en plus d'être une véritable déclaration d'amour à la génération Club Dorothée.
Note --> 3/5
Synopsis : Détective privé hors-pairs, Nicky Larson est appelé pour récupérer le Parfum de Cupidon, un filtre qui rend irresistible celui qui l'utilise. En compagnie de sa coéquipière Laura, Nicky devra affronter son rival de toujours, Mammouth, mais également découvrir ceux qui désirent s'emparer à tout prix du Parfum...
Avant de commencer cette
critique, il est important de noter deux choses en ce qui concerne mon point de
vue. La première étant qu’hormis des vidéos de Youtubeurs nostalgiques ou bien d’échos
traversant les âges, je n’ai jamais vu un seul épisode de l’animé Nicky Larson,
ni lu un seul tome du manga dont il est tiré (City Hunter). Même si je sais
que le concept est de suivre les enquêtes d’un détective privé, pervers sur les
bords. Et si je ne me suis jamais vraiment penché dessus, c’est tout bonnement
parce que ce n’est pas de mon époque. Ce qui fait une transition idéale pour la
seconde chose à soulever : je ne connais pas non plus le Club Dorothée, si
cher à beaucoup de gens ayant vécu leur enfance dans les années 90 (pour moi c’était
plus à la fin de cette décennie ainsi que les années 2000). Pour le coup, vous
comprendrez pourquoi je vais aborder la critique de Nicky Larson et le Parfum
de Cupidon pour ce que le film est, à savoir une comédie d’espionnage bien
cartoonesque. En prenant en compte le fait d’avoir déjà vu les autres films de
Philippe Lacheau (Babysitting 1 et 2, Alibi.com).
Et franchement, je ne suis pas
déçu du résultat, tant Lacheau reste fidèle à lui-même et à son équipe avec cette
nouvelle réalisation. À l’instar de ses longs-métrages précédents, à savoir une
petite intrigue (à la poursuite d’un parfum en guise de filtre d’amour)
prétexte à toute une série de gags et situations comiques. Des moments qui
enchainent comme d’habitude de l’humour sur le papier graveleux ou bien trop
enfantin mais qui, grâce à l’esprit de La Bande à Fifi, parvient tout de même à
faire mouche. Comme une Pamela Anderson éjectée comme une masse hors du lit, un
crabe pinçant les parties intimes de notre héros, une belle-mère sur le point
de violer son gendre, la séquence d’introduction (un corps-à-corps lors d’une
opération chirurgicale avec un homme nu endormi) ou encore un ennemi abattu par
un jet de poussins à la soufflerie. Rien que de décrire brièvement ces scènes,
cela donne l’impression du niveau de gaminerie de l’ensemble. Mais encore une
fois, on se surprend à se marrer de bon cœur à tout cela. Une efficacité que
nous devons une fois de plus au sens humoristique de son auteur (son écriture,
le découpage de son film, le casting qui se lâche…). Et pour ce film, au côté
pleinement assumé qu’il lui offre, allant à fond dans le n’importe quoi
cartoonesque et la parodie du genre espionnage.
Et dans tout ce qui semble être le
foutraque d’un grand enfant voulant amuser la galerie, on reste étonné de voir
à quel point le bonhomme a également le sens de la réalisation. Sachant donner
de l’ampleur à la moindre des séquences d’action qu’il propose (bastons,
fusillades, courses-poursuites…), jonglant entre caméra fluide et ralentis bien
dosés. Allant même jusqu’à innover dans le genre en mettant en scène une de ces
scènes en plan séquence, vue à la première personne (à l’instar de Hardcore
Henry). N’ayant pas peur d’user d’artifices a priori lourdingues (musique
excessive, mise en scène tape-à-l’œil, bruitages grotesques…), ce qui, allié à
l’efficacité du film, permet de surenchérir l’esprit cartoonesque de celui-ci. Oui,
Philippe Lacheau ne fait clairement pas dans la dentelle et refait ce qui se
fait habituellement dans la comédie française. Mais alors que le genre accumule
les navets et bousaces sans nom, lui, parvient à livrer un produit qui fonctionne
comme il faut. Peut-être pas de manière exceptionnelle, mais suffisamment bien
mené pour nous divertir et assurer le spectacle comme il faut.
Mais là où ce Nicky Larson prend
tout son sens, c’est par l’amour inconditionnel que lui vaut Lacheau. Même si l’animé
et le manga nous sont inconnus, cela se voit que le cinéaste vient de réaliser
un rêve de gosse. Un fantasme de petit garçon qui a pris son pied en embarquant
son équipe dans l’adaptation d’un dessin animé l’ayant marqué durant son
enfance. Et qu’une fois ce rêve à portée de main, il s’est totalement lâché
pour faire un film qui reprend ce qui faisait le charme de l’animé (beaucoup de
références y sont faites ainsi qu’au Club Dorothée) tout en y imposant sa patte
humoristique. Et là, on peut dire que Le Parfum de Cupidon est une adaptation
réussie, le titre parvenant à satisfaire les fans autant que les néophytes.
Car que l’on connaisse ou pas
Nicky Larson (ou le manga City Hunter), la nouvelle comédie de Philippe Lacheau
est un amusement partagé qui se laisse regarder avec beaucoup de plaisir.
Certes, ce n’est pas la meilleure comédie du siècle. Et pas sûr que qu’elle
reste dans les mémoires. Mais elle a au moins le mérite de ne pas nous prendre
pour des abrutis, d’aller à fond dans ce qu’elle prétend être et de nous divertir
comme il se doit. Je rajouterai pour le coup que Lacheau, avec son
long-métrage, m’a donné envie de me plonger un peu plus sérieusement dans l’univers
de Nicky Larson. Autre preuve que niveau adaptation, Lacheau a su parler à tout
le monde dans sa manière de partager son rêve de gosse.
BANDE-ANNONCE :
FICHE TECHNIQUE :
Titre original : Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Réalisateur : Philippe Lacheau
Scénario : Philippe Lacheau, Pierre Lacheau et Julien Arruti, d'après le manga de Tsukasa Hôjô
Casting : Philippe Lacheau (Nicky Larson), Elodie Fontan (Laura Marconi), Tarek Boudali (Poncho), Julien Arruti (Gilbert Skippy), Didier Bourdon (Dominique Lettelier), Kamel Guenfoud (Mammouth), Sophie Mousel (Hélène Lamberti), Raphaël Personnaz (Tony Marconi)...
Photographie : Vincent Richard
Décors : Samuel TeisseireCostumes : Claire Lacaze
Montage : Nathan Delannoy et Antoine Vareille
Musique : Maxime Desprez et Michaël Tordjman
Producteurs : Christophe Cervoni et Marc Fiszman
Productions : Axel Films, Baf Prod, M6 Films, Sony Pictures Entertainment, Canal+, Ciné+ et M6
Distribution : Sony Pictures Entertainment
Genre : Comédie d'espionnage
Durée : 1h31
Budget : 18,6 M€
Date de sortie : 06 février 2019
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