RATTRAPAGE 2018 --> The Greatest Showman
Non sans être exempt de défauts, The Greatest Showman est un régal musical qui mise avant toute chose sur ce qu'il promettait via sa promotion : assurer le spectacle. Rarement un film avait autant distribué de bonne humeur lors de son visionnage, si l'on n'est pas trop regardant.
Note --> 3,5/5
Synopsis : Rêvant de grandeurs et devant à tout prix nourir sa famille, l'excentrique P.T. Barnum se lance dans l'édification d'un show, qui met en avant des personnes aux capacités et caractéristiques hors normes. Devant jongler entre succès et critiques, Barnum cherchera à améliorer son spectacle au risque de perdre ce pour quoi il fait cela...
Serait-ce devenu une coutume de démarrer une année avec une comédie musicale ? L’année dernière, nous avions le brillantissime La La Land. Et là, c’est au tour de The Greatest Showman
d’ouvrir le bal. Alors attention, bien que je commence cette critique
en citant le film de Damien Chazelle, il serait très malvenu de comparer
et de mettre sur un pied d’égalité les deux longs-métrages, tant ils
diffèrent. Alors que le premier se présentait à nous sous la forme d’un
hommage et d’une critique du genre (ainsi que de l’âge d’or
hollywoodien) avec un statut de film d’auteur, le second est
littéralement un spectacle grandiose tendance blockbuster n’ayant qu’un
seul but : divertir le public. Et même si le tout sent le cliché comme
pas possible (vous allez voir pourquoi), The Greatest Showman est sans aucun doute le titre de ce début 2018 que l’on aura plaisir à voir et revoir dans les années à venir.
Bien entendu, beaucoup pesteront sur certains points (comme le font
actuellement certains membres de la presse, aux vues des critiques
professionnelles), à savoir l’aspect hautement classique du scénario.
Bon, il faut bien avouer que le tout s’inspire de l’histoire vraie d’une
personne ayant existé (P.T. Barnum et son fameux Cirque). Il est donc
difficile, dans le cadre d’un (semblant) de biopic, de faire dans
l’originalité. Mais dans le terme « classique », je veux surtout dire «
typiquement hollywoodien ». Une qualification qui se justifie
principalement sur des archétypes mille fois vues et qui peuvent agacer.
Comme, principalement, des répliques d’une niaiserie dégoulinante («
Grâce à toi, j’ai perdu un titre, une invitation à chaque soirée, un
renom. Maintenant, j’ai l’amitié, l’amour et un métier que j’aime »)
qu’il en devient très facile de rire malgré la situation. Des séquences
qui suintent d’héroïsme (l’incendie du Cirque) et de bons sentiments
(les plans sur la plage) à outrance. Ou encore des compositions
orchestrales beaucoup trop appuyées pour accrocher. Bref, The Greatest Showman
a tout du pur produit hollywoodien que l’on a pour habitude de
descendre afin de se donner bonne figure auprès de certains cinéphiles.
Mais en prenant en compte le rendu final et la citation qui clôture
le film, ce dernier n’a qu’une seule ambition : apporter de la joie, du
bonheur à son public. Et cela, The Greatest Showman
le fait avec une générosité et un savoir-faire tout bonnement
imposants. Son aspect hollywoodien, le film l’assume pleinement pour
livrer ce que son personnage principal ferait dans une telle occasion :
offrir à son public du spectacle. Donc, au Diable le manque de
crédibilité (rejoindre sa famille au théâtre à dos d’éléphant) et
l'irrespect de la réalité (les personnages du partenaire et de la
trapéziste ont été inventés pour les besoins du film) – car, finalement,
le tout ne se présente pas comme un biopic –, place au grand
divertissement qui transporte ! Qui permet de s’évader quand le
quotidien peut se montrer assez morne. Mise en scène certes
impersonnelle mais ô combien virevoltante, casting cinq étoiles
totalement investi dans le projet, décors et costumes forts sympathiques
(malgré des effets spéciaux par moment bien baveux), des séquences
chantées et dansées tout simplement impressionnantes et géniales, des
chansons dans leur majorité véritablement mémorables… The Greatest Showman
propose tout ce qu’une comédie musicale à grande échelle (budget
conséquent, moyens mis à disposition, acteurs prestigieux…) se doit
d'être, à savoir un show dans toute sa splendeur. Un immense spectacle
qui accroche dès la première seconde grâce à sa classe et son énergie,
et qui ne vous lâche pas une seule fois, même après son visionnage
(c’est pour dire !). Et – il faut bien se l’avouer – depuis le temps où
l’on attendait de voir Hugh Jackman tenir l’affiche d’un tel projet (je ne compte pas Les Misérables de Tom Hooper, véritable déception pour ma part), cela valait vraiment le coup d’attendre !
Et même si j’ai décrié la simplicité du scénario plus haut, ce
dernier n’est pas vide de sens pour autant. Car au-delà du spectacle et
du classicisme, le long-métrage profite du « business » de son
personnage (les freak shows) pour prôner l’égalité et l’acceptation des
différences comme thématiques. Ce n’est pas neuf comme sujets, mais dans
un tel film, cela fait toujours plaisir d’avoir un fond rappelant qu’il
est malsain de juger une personne sur ses différences, quelles soient
physiques (Noir, Blanc, petit, grand, maigre, gros….) ou bien sociales
(nous avons le face-à-face entre Barnum, fils de tailleur, contre son
beau-père, bourgeois pur et dur). Car elle reste un être humain qui doit
être traité comme tel et non comme un monstre, un paria. D’ailleurs –
petite remarque personnelle –, je trouve dommage que, bien qu’il mette
en valeur ce thème, The Great Showman
n’aille pas plus loin dans la représentation des fameux freaks. Qu’ils
ne soient pas plus mis en avant que cela (ils sont plutôt secondaires)
pour appuyer encore un peu plus le propos.
Sans doute pas le meilleur film de l'année (surtout qu'elle vient
tout juste de commencer à l'heure où ces lignes sont écrites), il est
néanmoins évident que The Greatest Showman
est une véritable bouffée d'air frais bienvenue. Le grand spectacle à
l'état pur, qui réchauffe le cœur et vous gratifie d'une bonne humeur
sans faille. Il serait même judicieux pour les grands studios de revenir
un peu plus à ce genre de divertissement, afin de nous permettre de
nous évader. D'oublier le parfois cruel train-train du quotidien.
Peut-être pas de l'user jusqu'à la corde (comme c'est actuellement le
cas avec les super-héros), mais au moins d'en proposer un par an, pour
démarrer une nouvelle année en pleines festivités.
BANDE-ANNONCE :
FICHE TECHNIQUE :
Titre original : The Greatest Showman
Réalisateur : Michael Gracey
Scénario : Jenny Bicks et Bill Condon
Casting : Hugh Jackman (Phineas Taylor Barnum), Michelle Williams (Charity Barnum), Zac Efron (Phillip Carlyle), Zendaya (Anne Wheeler), Rebecca Ferguson (Jenny Lind), Austyn Johnson (Caroline Barnum), Cameron Seely (Helen Barnum), Keala Settle (Lettie Lutz)...
Photographie : Seamus McGarvey
Décors : Nathan CrowleyCostumes : Ellen Mirojnick
Montage : Tom Ross, Robert Duffy, Joe Hutshing, Michael McCusker, Jon Poll et Spencer Susser
Musique : John Debney et Joseph Trapanese
Producteurs : Peter Chernin, Laurence Mark et Jenno Topping
Productions : 20th Century Fox, TSG Entertainment et Chernin Entertainment
Distribution : 20th Century Fox
Genre : Biopic musical
Durée : 1h45
Budget : 84 M$
Date de sortie : 24 janvier 2018
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