RATTRAPAGE 2018 --> The Open House
The Open House, ou l'exemple type du thriller qui joue à fond la carte du suspense pour, au final, un immense vide intersidéral. L'expression "tout ça pour ça" prend avec ce film Netflix tout son sens !
Note --> 1,5/5
Synopsis : Le jeune adolescent Logan, traumatisé par la mort accidentelle de son 
père lors des provisions en pleine soirée, et sa mère Naomi, à court 
d’argent, arrivent dans une gigantesque maison de vacances appartenant à la famille, celle 
de la soeur maternelle. Le lendemain matin, dimanche, c’est la journée 
des portes ouvertes, ce qui les oblige à sortir en ville. Au retour, des
 bruits inquiétants apparaissent depuis le sous-sol et qui recommencent 
toutes les nuits : ils ont l’impression de ne pas être les seuls à y 
habiter…
Énorme défi que s’est donné Netflix en 
cette année 2018 : distribuer pas loin d’une centaine d’exclusivités en 
termes de longs-métrages. Après avoir proposé quelques titres pour le 
moins marquants, que ce soit pour de bonnes (Okja) ou bien de mauvaises raisons (Death Note, Bright),
 la plate-forme annonce d’emblée son ambition de s’offrir un plus large 
catalogue cinématographique, et ce malgré la polémique qui s’instaure 
tout autour. Pour donner quelques exemples, sachez que Netflix diffusera
 (finalement) en 2019 The Irishman – le fantasme absolu du film 
de gangsters (Martin Scorsese dirigeant Robert De Niro, Al Pacino, Joe 
Pesci et Harvey Keitel) – et vient d’obtenir les droits de distribution 
de deux titres de la Paramount (Annihilation d’Alex Garland et le « troisième opus » de Cloverfield, pour le moment intitulé God Particle).
 Mais au milieu de tout cela, Netflix permet à certains projets, 
certains réalisateurs, de voir le jour alors qu’aucune production 
n’aurait misé dessus. Et si par moment cela débouche à de véritables 
surprises donnant envie de supporter la plate-forme dans son ambition 
commerciale, il arrive que des bouses intersidérales qui n’auraient 
jamais dû être produites se présentent à nous. Comme la dernière 
exclusivité en date qui entamait cette année 2018, à savoir The Open House.
 Un thriller qui aurait pu être sympa s’il avait eu la moindre trace de 
scénario. Attention avant de continuer la lecture, je préviens qu’au 
paragraphe suivant, les spoilers seront de mise. Car il est très 
difficile de dire en quoi le long-métrage est raté sans entrer dans des 
détails bien précis de l’intrigue…
Comme je le disais donc, The Open House
 démarrait de manière assez sympathique. Outre le fait de devoir passer 
par la présentation des personnages, le film prend enfin son « envol » 
(un bien grand mot, vous allez voir…) quand les deux personnages 
principaux, une veuve et son fils, s’installent dans une une immense 
maison familiale afin de tourner la page à la suite de la mort du mari. 
Maison qui a la particularité d’être « ouverte » car étant en vente, 
incitant l’agence immobilière en charge du dossier à organiser de 
nombreuses visites. Un prétexte scénaristique qui va emmener les 
protagonistes dans une paranoïa justifiée, car ils vont être victimes 
d’événements étranges (dû au fait qu’une mystérieuse personne s’insinue 
dans leur vie, « jouant » avec eux). Bien que le tout – mise en scène, 
ambiance… – se montre assez convenu, il faut bien avouer que The Open House
 titille l’intérêt. Principalement parce qu’il propose un suspense 
plutôt efficace sur le papier grâce à ses mystères, ses personnages 
étranges (une voisine apparemment atteinte d’Alzheimer désirant la 
maison, un inconnu connaissant cette dernière au point d’aller 
directement à la cave sans prévenir…) et une ambiance pour le moins 
glaciale. Cela ne sort pas de l’ordinaire, mais le cahier des charges 
semble être respecté dès les premières minutes.
Puis, malgré cette première impression favorable, le film perd en 
efficacité. La faute revenant principalement à une intrigue qui, une 
fois avoir proposé diverses pistes pour nous dérouter, finit par tourner
 en rond. À s’étirer un peu trop à l’excès en balançant ici et là des 
intrigues secondaires sorties un peu de nulle part (par exemple le fait 
que le mari, montré comme un père modèle, était finalement une ordure 
égoïste) ou reprenant des « événements » (le fait que le ballon d’eau 
chaude soit constamment coupé) au point d’aller un peu trop dans la 
répétition. Résultat de ce constat : The Open House
 traîne la patte jusqu’à pouvoir nous révéler son dénouement tant 
attendu, passant par des longueurs franchement dispensables et qui font 
perdre à l’ensemble l’intérêt que l’on pouvait y prêter. Seule l’envie 
de découvrir le fin mot de l’histoire nous permet de tenir, tout comme 
l’interprétation des acteurs qui, sans être mirobolante, tient plutôt 
bien la route. Surtout Dylan Minette, qui commence à se faire connaître du grand public (Don’t Breathe, la série 13 Reasons Why) et pourrait poursuivre sur une carrière prometteuse. S’il fait les bons choix de projets, car avec des films tel que The Open House au compteur, cela risque de lui nuire grandement…
Car une fois que pointe enfin le climax du film, c’est 
l’incompréhension la plus totale ! En effet, le mystérieux visiteur 
passe (enfin !) à l’action. S’attaque aux protagonistes en les torturant
 (aussi bien physiquement que moralement), les tue (plus précisément, il
 provoque la mort de l’un d’eux) et… fin ! Oui, The Open House
 se termine comme ça, sans donner aucune réponse à toutes les questions 
que nous fait poser l’intrigue. La principale étant l’identité du tueur,
 tout comme son mobile. On peut se demander plein de choses en repensant
 à l’ensemble, mais rien ne correspond. La voisine ? Le film nous montre
 d’entrée de jeu qu’il s’agit d’un homme (juste un plan sur des 
chaussures…) ? Son mari alors, qu’on nous dit un moment décédé, un autre
 encore en vie ? Mystère et boule de gomme ! Le visiteur qui se 
rapproche de la mère ? Non, il se fait tuer alors qu’il était bien 
étrange (le fait de s’introduire dans la cave). Le mari qui aurait 
survécu ? Tout le porte à croire (bien qu’invraisemblable), car 
connaissant le moindre détail de sa famille (photos, lentilles de son 
fils…), jusqu’au plan de la tête du tueur une fraction de seconde. 
L’explication la plus évidente est aussi la plus simple : c’est juste un
 psychopathe répondant à ses pulsions meurtrières, point barre ! La 
dernière seconde le laisse entendre (l’inconnu passant à une nouvelle « 
open house »). Mais dans ce cas, à quoi cela rimait-il de nous présenter
 autant d’intrigues, de personnages et de mystères (celle entourant la 
cave, vu que beaucoup d’événements se passent autour) sans jamais y 
donner fin. La voisine malade, le côté peu glorieux du mari, la relation
 mère/fils tendue, le combat de la veuve face à sa douloureuse 
situation… tout ce que nous vend The Open House,
 du début jusqu’à la fin, n’est finalement qu’un vent d’une ampleur 
incommensurable. Tout a littéralement été écrit pour rien ! Juste pour 
meubler et nous faire patienter à ce dénouement ô combien insignifiant !
Film que l’on pourra ranger sans mal à côté de la définition de foutage de gueule, The Open House
 est sans conteste une honte. Un divertissement qui prend le spectateur 
pour un parfait abruti en lui vendant quelque chose sans jamais lui 
offrir. La première partie, bien que conventionnelle, laissait augurer 
un thriller sachant faire son boulot, ni plus ni moins. Il aura fallu un
 dénouement provenant d’un paquet surprise pour faire écrouler le 
château de cartes en une simple pichenette. Une perte de temps sans nom !
 Netflix, quitte à vouloir élargir votre catalogue, pensez également à 
bien choisir les projets à distribuer ! 
BANDE-ANNONCE :
FICHE TECHNIQUE :
Titre original : The Open House
Réalisateur : Matt Angel et Suzanne Coote
Scénario : Matt Angel et Suzanne Coote
Casting : Dylan Minnette (Logan Wallace), Piercey Dalton (Naomi Wallace), Patricia Bethune (Martha), Sharif Atkins (Chris), Aaron Abrams (Brian Wallace), Edward Olson (l'homme en noir), Katie Walder (Allison), Paul Rae (le plombier)...
Photographie : Filip Vandewal
Décors : Carolina Inoue et Michelle JahaCostumes : Minnie Garcia
Montage : Brad McLaughlin
Musique : Joseph Shirley
Producteurs : Dan Angel, Matt Angel et Suzanne Coote
Production : Netflix
Distribution : Netflix France
Genre : Thriller
Durée : 1h34
Budget : 100 000 $
Date de sortie : 19 janvier 2018



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