RATTRAPAGE 2018 --> Un raccourci dans le temps
L'échec critique et commercial de l'année 2018 pour Disney, Un raccourci dans le temps est un ratage à tous les niveaux. Comme si le studio avait financé cette adaptation sans s'en soucier une seule seconde, au point de la bâcler comme ce n'est pas permis.
Note --> 1/5
Synopsis : Ayant vécu pendant plusieurs années après la mystérieuse disparition de leur père, les enfants Meg et Charles Wallace Murry reçoive la viste de trois étranges femmes, qui vont les faire voyager à travers l'espace-temps. Un périple qui aura pour but de retrouver leur père, mais également d'affronter les forces du Mal qui menacent l'univers.
Le schéma semblait se reproduire pour Un raccourci dans le temps. Le même sort que John Carter et Tomorrowland (désolé mais le titre français, À la poursuite de Demain, ce n’est juste pas possible !) attendait cette nouvelle production Disney,
à savoir le studio de l’oncle Walt allouant un budget des plus
conséquents (100 millions de dollars) pour finalement délaisser le
long-métrage à lui-même. Se fichant totalement de son existence et ne le
mettant jamais en valeur via une promotion pharaonique comme ont le
droit ses autres représentants (films d’animation, Pixar, Marvel, Star Wars, adaptations live de dessins animés, Pirates des Caraïbes…).
Une sorte de boycott en mode « on a de l’argent à jeter par la fenêtre »
qui empêche ces œuvres d’attirer le public dans les salles alors
qu’elles sont intéressantes au possible, bien que très imparfaites. Mais
si l’on peut déplorer l’échec commercial non mérité qu’ont connu John Carter et Tomorrowland, celui d’Un raccourci dans le temps
n’est pas à contredire. Loin de là ! Il est même heureux de voir que
les spectateurs n’aient pas été au rendez-vous de ce qui s’est révélé
être une véritable honte à la limite de l’inqualifiable. Ceux qui auront
eu le malheur de le voir ne se poseront qu’une seule et unique question
: comment un aussi gros studio que Disney, même en mode « je m’en
foutiste », peut se permettre de nos jours la sortie en salles d’une
telle abomination cinématographique ?
Les plus pointilleux auraient pu y voir une sorte de réponse de la part de la production à Warner/DC Comics et son Wonder Woman en donnant à une femme les rênes d’un blockbuster assez coûteux. Une femme afro-américaine qui plus est (Ava DuVernay, réalisatrice de Selma)
! Si certains y auront vu un simple détail, d’autres en attendaient
sans doute du renouveau dans le paysage hollywoodien. Un divertissement
avec une toute autre vision, qui plus est chapeauté par une figure
féminine emblématique du studio, à savoir la scénariste Jennifer Lee (Les Mondes de Ralph, La Reine des Neiges, Zootopie). Malgré ses airs de teen movie archi balisé qui envoie ses jeunes personnages dans un univers original qui les dépasse, Un raccourci dans le temps
pouvait très bien tirer son épingle du jeu en proposant ce que la
majorité des produits commerciaux omettent d’avoir : une âme, de la
personnalité. Ou, dans le pire des cas, être un énième divertissement
qui fait bien le boulot sans pour toutefois marquer les esprits. Se
contentant de son postulat et du savoir-faire de son équipe pour
justifier que l’on paye notre ticket de cinéma. Mais ô rage, ô désespoir
! le pire en question dépasse sans aucune pudeur bien des frontières,
s’enfonçant dans l’inconcevable de bas étage.
Dès les premières minutes – que dis-je ? – les premières secondes du
long-métrage, tous les défauts inimaginables sautent aux yeux, telle une
orgie de mauvais goût : des comédiens à la ramasse (les enfants sont
réputés d’être difficiles à diriger, mais là, ça dépasse l’entendement
!), une niaiserie que l’on peut qualifier d’ultime (jamais un film
n’avait atteint un tel niveau de « bisounourserie » !), un montage sans
aucun sens ni logique qui fait encore plus charcuté que celui de Justice League
(pour dire à quel point le résultat est immonde)… Le film vient à peine
de commencer que vous aurez déjà envie de tout arrêter pour vous
tourner vers quelque chose de plus digeste. Mais si vous aviez eu le
courage de faire fi de tout cela, vous n’étiez malheureusement pas au
bout de vos surprises. Alors que le montage ne cesse d’empirer, que les
acteurs en totale roue libre parasitent les plans et que le tout sue le
rose bonbon en abondance en se prenant excessivement au sérieux, vient
désormais s’inscruster à la fête un scénario encore à l’état d’ébauche.
Un script qui essaye de présenter son univers
physico-mathématico-fantastique sans parvenir à le rendre intéressant,
ce dernier nous étant jeté à la figure l’air de rien et n’étant à aucun
moment crédible pour un sou. Un script qui s’enfonce encore plus dans le
niaiseux alors que nous avions déjà atteint des sommets, prônant
l’amour comme solution à tout alors que rien du métrage ne se montre
attachant. Un constat qui s’adresse avant toute chose aux personnages,
vides comme ce n’est pas permis, et qui sont exploités à l’image tels de
vulgaires détritus que l’on jette sans ménagement, privés de toute
présentation, charisme et envergure (ils apparaissent/disparaissent à
l’écran véritablement comme ça, d’un claquement de doigt). Un script qui
se perd dans son aspect beaucoup trop gentillet qu’il en minimise à
l’excès sa menace principale, la reléguant pour le coup au second plan
comme si elle était quasi inexistante. Privant ainsi l’intrigue de tout
enjeu et, pour le coup, d’intérêt. Ajoutez à cela une mise en scène sous
lexomil puissance mille, une production design propice à la cécité (ces
costumes et maquillages… même dans Hunger Games,
ça passait !) et des effets spéciaux d’une qualité douteuse, et vous
obtenez un « truc pas fini ». Un film qui semble toujours en chantier,
sur lequel aucun travail, aucune maîtrise, n’a été effectué. Et qui dû
subir des coupes gargantuesques de la part du studio, l’empêchant de
ressembler à quoique ce soit de regardable.
Ne restera que les musiques sympathiques de Ramin Djawadi (Game of Thrones, Pacific Rim, Warcraft, Westworld)
et une séquence de « tempête » pour nous sortir de la léthargie ou bien
du désespoir, au choix ! Véritable torture pour les yeux et
l’intellect, Un raccourci dans le temps
mérite en tout point sa débandade commerciale et critique. Il est même
étrange que l’on puisse parler de résultats, tant le film n’aurait
jamais dû être distribué en salles. Avec une once de temps, de travail
et de maîtrise, Ava DuVernay et Disney pouvaient encore sauver les
meubles en livrant un produit oubliable mais regardable. Là, ce n’est
juste pas possible ! Pas possible d’avoir quelque chose d’aussi
lamentable à ce niveau ! Pas possible d’être aussi stupéfait, pour ne
pas dire consterné, d’avoir droit à ce bibelot sans valeur, fracassé de
toute part ! Non vraiment, ce n’est clairement pas possible
qu’aujourd’hui, on ait affaire à un titre aussi mauvais et ce à tous les
points de vue !
BANDE-ANNONCE :
FICHE TECHNIQUE :
Titre original : A Wrinkle in Time
Réalisateur : Ava DuVerney
Scénario : Jennifer Lee et Jeff Stockwell, d'après le livre de Madeleine L'Engle
Casting : Storm Reid (Margaret 'Meg' Murry), Levi Miller (Calvin O'Keefe), Deric McCabe (Charles Wallace Murry), Oprah Winfrey (Mme. Quidam), Reese Witherspoon (Mme. Quiproquo), Mindy Kaling (Mme. Qui), Chris Pine (Dr. Alex Murry), Gugu Mbatha-Raw (Dr. Kate Murry)...
Photographie : Tobias A. Schliessler
Décors : Naomi ShohanCostumes : Paco Delgado
Montage : Spencer Averick
Musique : Ramin Djawadi
Producteurs : Catherine Hand et Jim Whitaker
Productions : Walt Disney Pictures, Legend3D et Whitaker Entertainment
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Genre : Fantastique
Durée : 1h49
Budget : 100 M$
Date de sortie : 14 mars 2018
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